L’association
Soleils en Inde est une association composée d’une quinzaine d’étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne. Souvent en deuxième année, ces étudiants s’engagent pour une année complète. A l’issue de celle-ci, un séjour humanitaire de 3 semaines en Inde est organisé. Le but de l’année est donc de sensibiliser un maximum de personnes à la situation en Inde et de préparer le séjour.
Cette année, nous avons décidé de nous associer à l’association « Calcutta de la rue à l’école » et son partenaire indien « Tomorrow’s Foundation » (TF). Ayant effectué de nombreuses recherches et ayant beaucoup correspondu avec Agathe, la présidente de l’organisme français, nous savions que le projet nous correspondait parfaitement. Cette correspondance se fait quand les besoins locaux sont en adéquation avec les compétences des volontaires. Ici nos compétences d’ingénierie et la possession du BAFA pour certains se sont avérés très utiles.
Nous sommes donc partis à 8 le jeudi 2 février 2017 pour une durée de 3 semaines. Après le choc culturel des premiers jours, nous avons vite appris à apprécier la ville et les coutumes indiennes. Sur place, nous avons rencontré Pierre, un bénévole de l’organisme français. C’est lui qui nous a expliqué un peu plus en détails en quoi allait consister notre mission. Cette dernière s’est articulée autour de plusieurs pôles.
La mission
– Notre première mission se basait sur la réalisation de TLM (teaching learning materials). Nous devions numériser et parfois créer du matériel pédagogique utilisé sur les différents projets. Cette numérisation a pour but de conserver et d’utiliser plus facilement tout le matériel pédagogique développé depuis plus de 25 ans. Elle permet aussi à TF de créer des livres d’exercices qui peuvent ensuite être vendus et/ou utilisés directement par les professeurs des différents projets. Pour numériser, nous récupérions les feuilles d’exercice auprès de Pierre, puis nous devions, à partir de photos de celles-ci, recréer des pages d’exercices (voir photo 1). Lorsque les exercices étaient en Bengali, nous devions retoucher les photos sur Photoshop ou sur Gimp afin de récupérer les écritures. Lorsqu’ils étaient en anglais, nous les refaisions avec Word. Nous recevions des exercices de tous les programmes, nous avons ainsi pu participer indirectement à tous les projets de TF. La réalisation de ces TLM constitue la partie la plus durable de notre projet. En effet cette dernière a un impact dans la durée. Pendant la journée nous nous attelions donc à cette tâche.
Le soir, par groupes de deux, nous allions également apporter notre aide à « Mother Project ». Chaque soir deux binômes passaient deux heures avec les enfants. La première heure était consacrée aux maths et à l’anglais. Chaque binôme devait alors apporter son aide au professeur concerné. Cela pouvait passer par la confection de TLM, l’élaboration d’un cours sur un sujet précis ou encore la correction d’exercices lorsque ceux-ci n’étaient pas en bengali. La deuxième heure était, elle, consacrée à la conversation. Repartis dans les classes 8 et 9-10, nous devions discuter et jouer avec les élèves de 15-18 ans. L’objectif était de les entraîner à l’écoute et à la prise de parole en anglais. Le faible écart d’âge nous permettait d’aborder des sujets susceptibles de les intéresser et de nous détacher de l’ambiance élève/professeur peu propice au dialogue.
Le matin, un binôme devait apporter son aide à « Model school ». Face au manque ponctuel de professeurs, un membre de l’équipe avait la responsabilité d’une classe. L’autre était souvent à la nurserie pour aider la professeure à s’occuper des 3-5 ans. L’objectif était de leur apprendre l’alphabet anglais et de les faire jouer.
Notre dernière mission s’est faite en lien avec une ONG partenaire de TF : LP4Y. Cette ONG a pour but d’intégrer professionnellement des jeunes des bidonvilles. Après une formation d’un an en lien avec une mini-entreprise (ici un restaurant), ceux-ci doivent pouvoir obtenir plus facilement un travail. L’anglais étant un des meilleurs moyens de leur ouvrir des opportunités, nous avons donné des trainings dans cette langue. L’objectif était, à travers le jeu, de faire apprendre à un groupe de 20 élèves des nouveaux mots, à transcrire un audio d’anglais et de les encourager à s’exprimer. Un training sur Facebook a également pu être donné à deux reprises. Celui-ci est également indispensable pour des jeunes de cet âge car leur frontière entre privé et public s’avère être parfois très floue. En vue d’une potentielle future embauche et même pour leur sécurité, ils doivent avoir intégré que ce réseau social possède également des dangers.
Pour finir, nous avons eu la chance de visiter 3 autres programmes. La visite la plus marquante a été celle des bus de Charaibeti. Ils sont aujourd’hui au nombre de 3 et circulent tous les jours dans les bidonvilles de Calcutta. Chaque jour, les bus (qui possèdent des itinéraires différents) s’arrêtent dans un ‘’slum’’ et prennent en charge des enfants avec des handicaps moteurs et physiques. Une équipe d’éducateurs spécialisés, de kinésithérapeutes etc. donnent ici la chance à des enfants de mieux vivre avec leur handicap.
Apport personnel
Cette mission a été riche en apprentissages et en découvertes pour les 8 membres de l’équipe. La plupart n’étaient jamais allés en Asie et encore moins en Inde. Le choc culturel a donc été important mais il a été très bénéfique. Voir la joie et le sourire des enfants malgré tous les moments difficiles qu’ils ont dû traverser incite à remettre en question beaucoup de choses. ‘’Les voyages forment la jeunesse’’ n’a jamais été aussi vrai. Nous sommes tous revenus en France avec un peu plus d’humilité et de compassion pour ne citer que ces apports.
Concernant notre impact, nous pensons qu’il a été à la hauteur de ce que nous espérions. Notre aide apportée pour TLM a déchargé les membres de TF d’une importante quantité de travail et notre présence le soir et le matin a également été bénéfique. Nous avons pu voir, même si 3 semaines représentent un temps très court, les nombreux progrès des enfants et leur envie d’apprendre en notre présence. Nos passages à LP4Y ont aussi été appréciés par les coachs et les jeunes.
En conclusion, nous pouvons dire que ce voyage a été ‘’gagnant/gagnant’’ et que les projets de cet ONG ainsi que notre collaboration ont un bel avenir.
En savoir +
- la présentation de Soleils en Inde faite à l’Assemblée Générale de Calcutta de la rue à l’école – 22 avril 2017 AG2017 – Présentation UTC